écrit par Carolina M

Mais d'où viens-tu très chère Croyance?

"C'est toi et toi seul qui choisis le chemin que tu empruntes et, à tout moment, tu as le droit de changer de direction." C.G. Junk

Dis-moi, quelles sont tes origines?

Quand nous parlons de Croyance, nous pensons immédiatement à la religion. En développement personnel, ce terme renvoie à l’ensemble des choses que nous croyons (cf. article Les croyances, ce guide de notre vision du monde).

Son origine remonte à notre enfant, au moment de la formation de notre cerveau. Elle provient notamment de notre éducation, des valeurs et des propres croyances de nos parents ainsi que de notre environnement social et culturel.

    Par la suite, elles se construisent et s’entretiennent petit à petit par nos expériences autour des filtres:

    • De perception, c’est-à-dire l’ensemble de notre perception du monde par nos cinq sens (la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût) ;
    • Neurologiques, qui dépendent du fonctionnement de nos organes sensoriels et de notre système nerveux. Le Système d’Activation Réticulaire, SAR, agit comme filtre entre notre conscient et notre subconscient. Il est composé de noyaux cellulaires situés dans le tronc cérébral, qui gèrent notre système sensoriel. Par nos canaux sensoriels, le SAR agit comme filtre en nous transmettant les informations nécessaires en fonction de nos croyances, de nos besoins et en supprimant les autres. Il est indispensable car notre cerveau traiterait plus de 400 millions d’informations à la seconde;
    • Socioculturels: nos perceptions, représentations et interprétations de la réalité sont basées sur nos références culturelles;
    • Individuels et personnels: notre éducation, l’influence de nos parents, les expériences de l’enfance et de notre vie d’adulte influencent la conception de notre vision du monde, nos valeurs et celle des autres;
    • Linguistiques. En effet, le langage va permettre de communiquer sur nos perception qui elles-mêmes vont influencer notre langage.

    Qu'est-ce qui te caractérise?

    La croyance se caractérise par notre système de pensée. En effet, chaque pensée nous guide dans nos comportements et nous influence sur nos choix et nos décisions d’actions et/ou d’inactions. Le plus incroyable est que la pensée elle-même est liée à une croyance profonde, souvent inconsciente tellement elle est ancrée profondément.

    Au final, ce qui caractérise le plus la croyance est la circularité qu’il existe entre la croyance – ce que je crois – , les idées/ les raisonnements – ce que je pense – , l’émotion – ce que je ressens – , le comportement – ce que je fais – et le résultat qu’elle génère.

    Cette circularité influence nos expériences et nos perceptions et valide, entretien et renforce la croyance.

    Mais alors comment pouvons-nous faire pour t’identifier ?

    Les croyances s’expriment dans une logique de justesse et de justification de notre vision du monde dans des contextes particuliers. Afin de les identifier, il faut alors être attentif à certaines structures de phrases comme: « J’aimerai faire cela mais… », « Ce n’est pas fait pour moi. », « Je suis trop… » ou encore « Je ne suis pas assez… ». Nous les appelons « les pensées automatiques ».

    Ces pensées automatiques1 sont des interprétations personnelles et spontanées de nos expériences, de nous-même et de notre jugement. C’est un monologue intérieur basé sur des schémas cognitifs (cognitions/pensées fondamentales, construites très tôt dans l’enfance) reposant sur des jugements et des comportements stéréotypés. Profondément ancrés, ils peuvent être réducteurs car déforment la réalité de façon excessive. De plus, ils déterminent en partie nos émotions.

    Exemples de schémas cognitifs:

    « Si j’arrête de fumer, je perdrai une partie de mon identité et mes amis. »

    « Pour que mes parents soient fiers de moi, je dois avec faire des études. »

    Subjectives, nos pensées automatiques nous conduisent à une vision déformée de la réalité. Nous appelons ce phénomène les distorsions cognitives. Celles-ci agissent comme filtres et nous validons uniquement ce qui va dans le sens des filtres.

    En résumé, les croyances sont à l’origine de notre pensée, elles sont leur principe directeur. Elles sont générales et universelles et déterminent notre réussite, notre vision du monde et notre bien-être. C’est l’origine de notre vie. Partant de ce postulat, nous identifions trois généralités des croyances: celles liées aux relations causales, celles concernant les relations de sens (au sens cognitif du contexte) et celles concernant les limites (environnements, personnelles et les lectures de pensées).

    Es-tu vraiment réelle alors ?

    Toute croyance nous paraît rationnelle au moment de sa formation dans un contexte précis. Nous créons notre réalité basée sur nos croyances, entretenues par nos connaissances et les informations que nous percevons de notre environnement. Elles nous paraissent vraies jusqu’au moment où elles sont confrontées à celles des autres. C’est ainsi que le principe de dissonance cognitive apparaît.

    En psychologie sociale, cette dissonance représente un état de tension interne survenant d’un désaccord entre notre environnement et nos croyances. Nous cherchons la cohérence entre nos croyances et nos actes car la dissonance est un état que l’esprit fuit. Nous tenterons toujours de réduire cet écart en :

    • Affaiblissant certains éléments de notre croyance initiale, impliquée dans la dissonance afin de rendre notre acte plus rationnel;
    • Ajoutant des éléments consonants pour valider notre croyance première et rejeter les actes émis. Nous justifions et auto-alimentons celle-ci;
    • Niant ou en réduisant l’impact de la dissonance en omettant les cognitions allant à l’encontre de notre croyance.
    Alors oui je suis réelle et j’existe même sous plusieurs formes: je peux être adaptée ou inadaptée en fonction du contexte, être aidante, c’est-à-dire être une ressource qui t’aide à réussir ou bien être limitante, c’est-à-dire un frein à l’atteinte de tes objectifs.

    1Dans les années 1960, le psychiatre et professeur américain Aaron Beck a contribué à façonner la thérapie cognitive-comportementale (TCC) et a développé la théorie des pensées automatiques.

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